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vétilles


  • Rien ou presque

    De quoi s'agit il ? de rien ou presque
    de quelques heures sans question
    sans faim sans soif sans solution
    d'un peu de neige d'un peu de feu
    d'un peu de sucre et de musique
    de rire ensemble et de se taire
    de laisser passer la journée
    de laisser briller les étoiles
    de laisser courir le néant
    regarder voler les oiseaux
    regarder tomber les secondes
    de se taire et de rire ensemble
    là entre la neige et la cendre

    Thomas Vinau
  • ecce homo

    […] Car l'être humain est solitaire par nature, et l'on devrait avoir pitié de lui, l'aimer et s'affliger pour lui. Il est évident que les hommes se comprendraient mieux et s'aimeraient d'avantage s'ils voulaient reconnaitre qu'ils sont seuls, à quel point ils sont tristes dans leurs désirs torturants et angoissés et dans la faiblesse de leurs espérances.

    Halldór Laxness
  • l'invention du paysage

    "La notion de paysage et sa réalité perçue sont une invention, un objet culturel déposé, ayant sa fonction propre qui est de rassurer les cadres de la perception du temps et de l'espace. Il n'y a, chez les Grecs anciens, ni mot ni chose ressemblant de près ou de loin à ce que nous appelons paysage".

    Anne Cauquelin

  • trouble —s

    "L’autre monde est invisible parce qu’il est précisément doublé par ce monde-ci, qui interdit de le voir. Si ce monde-ci différait un tant soit peu du monde suprasensible, ce dernier serait en quelque sorte plus tangible : on pourrait le repérer dans l’écart même qui le ferait différer du monde sensible. Mais justement, cet écart n’est pas."

    Clément Rosset

  • médina.s

    Chaque nuit, un monde mystérieux s'éveille
    Les ombres assombrissent
    Les façades bigarrées
    Et des bédouins insouciants
    Assis contre de sombres masures
    Regardent le ciel étoilé
    Eclairer, là-bas, les halles animées
    L'air embaume la pulpe
    La pulpe des fruits lourds
    Pleure ses larmes d'or
    Tandis que les cèdres doux
    Exhalent leurs délicats parfums
    Seul, le ciel,
    Qu'envahissent des rayons de lune,
    Chuchote son histoire
    Au lointain des dunes...

    Naji Okba

  • Himnaríki og helvíti

    "Celui qui meurt se transforme immédiatement en passé. Peu importe combien il était important, combien il était bon, combien sa volonté de vivre était forte et combien l'existence était impensable sans lui : touché ! dit la mort, alors, la vie s'évanouit en une fraction de seconde et la personne se transforme en passé. Tout ce qui lui était attaché devient un souvenir que vous luttez pour conserver et c'est une trahison que d'oublier. Oublier la manière dont elle buvait son café. La manière dont elle riait. Cette façon qu'elle avait de lever les yeux. Et pourtant, pourtant, vous oubliez. C'est la vie qui l'exige. Vous oubliez lentement, mais sûrement, et la douleur peut être telle qu'elle vous transperce le cœur."

    Jón Kalman Stefánsson